Marina Cedro : « Repousser les limites du tango »


A l’approche de son concert au Studio Abrace le dimanche 15 décembre nous sommes allés à la rencontre de la chanteuse Marina Cedro

Par Seilya Drine

Comment décris-tu ta musique ?
Ma musique est une musique urbaine, contemporaine, et très émotionnelle. C’est difficile de la faire rentrer dans une catégorie. Mon style est encré dans le tango. J’essaye de repousser les limites en intégrant des influences Pop, d’electro, de Jazz, de musique expérimentale et de classique. Le tango est pour moi en évolution constante.

Quelle place a la Pop dans ton univers ?
La Pop est le style musical le plus léger, elle donne un rythme au présent, à ce qui se passe aujourd’hui. Cet ensemble d’inspirations génère à un tango libre, ou plutôt libéré, où il n’y a pas de préjugés dans l’instrumentalisation et dans le texte.

Quelle place a la poésie dans ta musique ?
La poésie est primordiale et essentielle. La poésie et la danse en général, le mouvement on peut dire, sont deux éléments essentiels pour pouvoir créer une chanson.

Peux-tu nous raconter ton aventure avec Gotan Project ?
A la sortie de mon album Crónicas Philippe Cohen Solal m’a rencontrée et m’a invitée pour faire la musique du générique d’un film de Tonie Marshall. Philippe a écouté mes nouvelles musiques et une collaboration est née. J’ai écris plus de chansons et on s’est mis a travailler ensemble, jusqu’a ce qu’on arrive a faire Buenos Aires 72. C’est une co-production où nous avons mis 50-50 dans cet album. Ca nous a permis d’aller plus loin dans la musique tango. Gotan c’était une musique tango electro pour danser. Avec cet album nous avons pu aller vers la poésie, parce que c’est une femme qui parle, qui raconte de vraies histoires, de Buenos Aires dans les années 70, la dictature.

Tu as quitté l’Argentine juste avant tes 30ans. Quel lien gardes-tu avec ton pays?
Je garde un lien d’amour avec mon pays, je n’y retourne pas souvent, mais je peux dire que j’y retourne à travers mes chansons peut-être. Avec mes créations c’est une façon de toujours avoir ce lien vivant, j’écris avec cette distance qui est très belle pour moi.

Comment vis-tu la crise politique et économique actuelle qu’il y a là-bas ?
Je le vis avec de la tristesse et de la colère. La colère parce que c’est injuste pour un pays tellement beau. Et la tristesse est tellement forte que je n’arrive pas à mettre des mots dessus. Alors j’essaye avec mon point de vue d’artiste d’être lumineuse, de montrer que mon pays est beau et qu’il a une richesse énorme à exploiter. La crise politique c’est un peu comme un carrousel qui tourne en rond ou un disque vinyle, il faut passer un autre disque.

Dimanche 15 décembre nous réserves-tu quelque chose de spécial au studio ?
Toujours. Il y a toujours quelque chose de spécial. Les personnes qui m’invitent me donnent une occasion de mettre en avant mon style. Je prépare toujours quelque chose, après je ferai en fonction du public et de l’énergie qu’il me donnera.





>> Dimanche 15 décembre à 16h, au Studio Abrace. Le concert sera suivi de la Milonga Bien frappée (17h-20h). Contact et réservations : 06 61 89 89 99 | abrace@live.fr